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C’est en Juillet 2014 que mon périple australien prend fin. Nous adorons ce pays et il reste tant à voir. Mais l’Australie reste un pays très cher et malgré nos efforts pour économiser notre argent, il existe une porte de sortie magique que tous les backpackers connaissent bien : L’ Asie du sud-est. Thailande, Vietnam, Birmanie, Laos, Malaisie. Le choix est vaste et troublant. Nous nous rappelons de récits de voyageurs rencontrés sur notre chemin qui étaient tombés amoureux d’un petit cailloux qui baigne en mer de Timor : L’ île de Bali.

Le temps de vendre notre voiture et nous voilà Thibault et moi dans un avion direction Denpasar, seul ville possédant un aéroport international. Peu de temps avant notre départ, nous nous étions rendu compte qu’un ami de longue date de l’époque du collège était lui aussi en voyage en Asie. Peu d’efforts furent nécessaires pour le convaincre de nous rejoindre à Bali et nous voilà trois acolytes sur lîle de rêve. Lorsque nous passons les portes de sortie de l’aéroport, nous sommes soudainement pris au poumons par un air chaud, saturé en dioxyde de carbone et dont le taux d’humidité caresse les 90%. Le temps de s’y habituer et nous nous enfonçons dans un taxi qui nous facture 20 euros les six kilomètres qui nous séparent de notre guest-house.

Dès le lendemain matin, nous sommes réveillés par des parfums non identifiables et pourtant si doux. La voix d’une petite fille balinaise qui chaque matin, vient purifier les chambres des voyageurs en chantonnant des prières ajoute à l’ambiance une touche tellement apaisante qu’il est difficile de sortir du lit. Nous trouvons un petit récipient en feuille de palmiers dans lequel des fleurs, de l’encens et du thé vert sont déposés en guise d’offrande, demandant la protection pour les pauvres fous que nous sommes en ces lieux. Pas le temps de la remercier que la petite fille a déjà disparu. Elle est la fille du propriétaire de la guest-house qui nous accueille et engage la discussion avec ses hôtes. Tout paraît si amical et apaisé à Bali (nous sommes pourtant à Kuta, chef lieu de l’île) et la spiritualité de ses habitants vous envahie.

Il faudrait des dizaines de pages pour raconter Bali. Elle est unique et se trouve malheureusement en péril, menacée par un tourisme de masse qui dégrade ses temples, sa nature fragile et sa culture. Nos premières nuits à kuta nous offre un panorama trop répandu en Asie du sud-est : Prostitution des mineurs, night clubs, drogues, petit banditisme du centre-ville. Nous sommes vite étouffés et décidons rapidement de nous éloigner du sud de l’île pour découvrir toutes les richesses de Bali.

Les temples sont très impressionnants. Architecture Hindou mélangeant le travail précis du bois et de l’or, arborant de multiples statues aux formes humaines, animales ou hybrides tout droit sortis d’un rêve. Certains temples sont en pleine jungle et les hommes peinent à empêcher ce monstre vert d’engloutir les lieux sacrés. les photos ci-dessous vous présentent certains d’entre-eux et leur détail exhaustif serait inutile. Les images parlent souvent plus que les mots… (cliquez sur les flèches pour faire défiler les images)

On comprend vite l’importance du sacré à Bali et les pratiques religieuses ont peu évolué en deux millénaires. L’hindouisme est bien particulier à Bali. Il intègre des éléments animistes, du culte des ancêtres,  et bouddhiques. Les fidèles croient que les divinités visitent le monde des hommes lors de cérémonies comme l’Odalan ou offrandes, musique et danses sont omniprésentes. Le temple de Tirta Empul est une parfaite démonstration de la beauté des pratiques de purification par l’eau. Des centaines de « pélerins » viennent ici se laver devant des dizaines de fontaines qu’ils doivent visiter l’une après l’autre. Les autorités ont permis aux touristes de participer à ces cérémonies et l’image d’australiennes obèses tatouées de la tête aux pieds, hurlant telles des truies à l’abattoir vient souiller ce spectacle magique…

Protocole d’ablutions à Tirta Empul
Enfants, personnes âgées, touristes, expatriés australiens…

Un peu plus au centre de l’île, près de la ville d’Ubud, se situe la Monkey Forest. Ancien temple abandonné à la jungle, les singes en ont pris possession et sont véritablement les maîtres des lieux. Il s’y produit régulièrement des attaques contre les touristes surtout lorsque l’un d’entre-eux emporte dans son sac de la nourriture. La promenade est assez longue. On serpente dans des boyaux de pierre suivant des cours d’eau laissant apparaître d’anciennes statues abandonnées et rongées par l’humidité et les racines des arbres. L’endroit est étrange, on sent la présence des singes à chaque instant et ces derniers s’hésitent pas à vous rappeler leur domination. Certains vous mordent la jambe ou vous gifle le visage car sans vous rendre compte, votre tête a approché une branche sur laquelle une famille était installée. Aucun cas de rage n’a été déclaré depuis vingt-ans mais il faut être toujours prudent avec de tels animaux. Leurs crocs sont acérés et leur morsure peut faire très mal.

Entre ses jungles impénétrables, ses temples Hindou, ses rizières paisibles et son littoral regorgeant de vie sous-marine, Bali est un véritable bijoux indonésien que chacun garde dans son coeur. Même si une pollution dissimulée à la hâte ne présage rien de bon pour elle, Bali garde toute sa splendeur et le gouvernement met progressivement en place une législation permettant de la préserver. Je conseille souvent aux gens de s’y rendre et d’être le plus respectueux de son environnement car comme souvent, nous sommes beaucoup trop à fouler ces lieux magiques et nous nous rendons rarement compte de notre incidence sur leur eco-système. L’Indonésie progresse vite économiquement parlant : sa croissance, puissante et rapide laisse beaucoup de ses habitants dans une extrême pauvreté tandis qu’une classe moyenne voit sa population grandir. C’est le problème chinois à plus petite échelle que rencontre l’Indonésie. Le tourisme favorise certes son économie mais on redoute aujourd’hui l’importance donnée à son industrie et à la tertiarisation de ses activités. Les jeunes Balinais préfèrent rejoindre les lycées et facultés de Jakarta ou Bandung dans lesquels des formations en écologie et développement durable sont dispensées. Malheureusement, ces diplômés sont trop peu présents dans tout l’archipel afin de réguler le tourisme. Ce sont toujours ces mêmes peurs qui vous atteignent lorsque vous quitter ce genre de pays. On espère simplement que les gouvernements comprendront l’importance économique de la préservations des cultures et de l’environnement à défaut d’intégrer l’urgence écologique dont souffre l’Indonésie. Mais cessons cette moralisation et laissons place à la magie de Bali par les quelques clichés ci-dessous:

 

 

 

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