J’ai cherché… en vain… à comprendre les subtiles nuances qui caractérisent ces différentes appellations qui nous mènent toutes aux mêmes endroits : le centre historique, la vieille ville et son cœur fortifiée, la place animée du marché….
Alors bien sûr, ce n’est pas ma culture, je n’y connais pas grand chose et nous nous sommes perdus dans les dédales des ruelles de ces médinas, à Taroudant ou à Fès, à la recherche de la médina justement… et nous avons toujours fini par atterrir dans le souk.
Partout où nous sommes passés, j’ai été tenté par toutes ces étals d‘épices multicolores qui renferment les arômes des tajines, hariras et coucous en tous genres. Un petit clin d’oeil à mon île aussi avec ce safran de Taroudant qui me rappelle notre curcuma ou la coriandre et le cumin qui me donnent envie d’un bon cabri massale … Les olives ont elles aussi éveillé nos sens. Jamais avant d’arriver à Casa, je n’avais vu autant de variétés (et de quantités !) concentrées en un même endroit. Et puis il y a les fruits secs… J’ai cédé à maintes reprises à la tentation des dattes, des amandes, des raisins secs, des noix… Tant de saveurs que l’on retrouve ensuite dans les pâtisseries orientales… elles sont en vente au détour d’une ruelle de la médina en s’eloignant du souk… Alors on ne va pas s’en priver !
Évidemment, la visite des cités marocaines ne se limite pas à nos palais. Chacune à sa propre histoire et ses attributs caractéristiques. Fes nous à fasciné de part l’ancienneté et l’envergure de sa médina en pleine restauration : c’est la plus vaste et la plus ancienne du pays. Elle abrite aussi les tanneries, lieu haut en couleurs très fréquenté des touristes. Essaouira, la côtière, nous a subjugué avec ses murs d’enceinte tout de blanc vêtus, ses pêcheurs et leurs embarcations bleues, ses vendeuses d’huile d’argan tous les 500 mètres, et ses boulettes Kefta aux sardines ! Taroudant, la petite Marrakesh, nous a ouvert les portes d’entrée majestueuses (« bab ») de sa casbah entourés de hauts remparts. Mais malheureusement, l’accueil dans chacune de ses cités à souvent laissé à désirer…
Je ne cherche pas à jeter la pierre mais je ne peux pas vous raconter l’engouement que j’ai pu avoir pour ces villes marocaines sans vous parler de nos mésaventures. Que ce soit pour la plus grande médina du pays, une minuscule casbah sur la route de M’hamid ou bien même à Azrou, station de montagne prisée des marocains; tout s’est toujours déroulé selon le même scénario. À l’approche d’un parking, impossible de laisser son véhicule sans que deux personnes vous assaillent pour le surveiller contre rémunération. A peine sortis de la voiture, vous avez toujours un guide qui apparaît. Jamais officiel bien sûr. Il vous suit, veut vous conduire à une coopérative, vous indiquer le chemin de la mosquée, de la tannerie, de la coopérative de potiers, d’huile d’argan… C’est plutôt sympathique au début, on vous parle français, on aime la France … Mais ça ne dure pas. Si vous gardez votre “pseudo-guide », évidemment il vous demandera de l’argent. C’est toujours “comme vous voulez » mais quand vous sortez vos pièces, ce n’est jamais assez ! Après cette expérience, vous direz gentiment “non merci“ au prochain… et le gentil marocain adorateur de la France deux minutes auparavant commencera à s’énerver… On ne va pas s’appesantir sur ces anecdotes malencontreuses mais simplement s’interroger sur ce que nombre de nos amis nomment “l’hospitalité marocaine »… Parce que oui, dans les campagnes, au fin fond de l’Anti-Atlas, sur une piste défoncée, on est venus nous demander si nous avions besoin d’aide. Mais à part cela, nous avons été bien accueillis uniquement lorsqu’il y a eu l’achat d’une prestation en échange. En clair, dans un beau riad à Fes ou lors d’une excursion dans le désert à Erg Chigaga. Alors je comprends, bien sûr, c’est de bonne guerre, mais c’est un peu dommage de ternir l’image du pays en nous prenant pour des pigeons…
Chefchaouen aura été la seule ville à faire exception à la règle sur la fin du voyage. Peut-être parce que les émanations de hasish rendent les gens un peu moins aux aguets sur le premier touriste qui débarque ! En tous les cas, les seules interpellations dans la cité bleue auront été pour nous en vendre ! Ou nous faire visiter les plantations ! Et puis Chefchaouen est à taille humaine. Impossible de s’y perdre. Très touristique, peut être un peu trop à mon goût… mais cela nous a permis de rester plutôt discrets au milieu des groupes d’asiatiques ou d’espagnols. Le temps de profiter d’une dernière journée ensoleillée, d’un dernier tajine en terrasse et il est déjà l’heure de rejoindre Tanger.